SantéSciences

Un champignon du Maroc peut-il soigner le cancer du sein ?

Le composé isolé par un scientifique marocain à partir d’un champignon du Maroc semble avoir des effets contre le cancer du sein triple négatif agressif. 

le docteur Ahmed Chadli, biochimiste au Département de médecine du Georgia Cancer Center et du Médical Collège of Georgia de l’Université Augusta aux USA, a récemment déclaré que le composé  (peptide EnnA), isolé d’un champignon vivant en symbiose avec une plante à fleurs qui se trouve au Maroc, pourrait s’avérer comme un puissant remède  contre le cancer du sein triple négatif agressif . Le composé inhibe directement le protecteur cellulaire naturel et puissant HSP90, que le cancer détourne pour aider à éviter les attaques du système immunitaire.  

Des premiers résultats positifs

« EnnA laisse le système immunitaire faire ce qu’il devrait en éliminant HSP90», annonce Dr Ahmed Chadli. Par ailleurs, le scientifique confie que son équipe est «très enthousiasmées par la façon dont ce composé affecte les tumeurs. ». Le marocain a reçu une subvention de 1,8 million de dollars  de l’Institut national du cancer pour poursuivre l’exploitation du potentiel d’EnnA. Dr Chadli et son équipe, s’appuyant sur la nouvelle subvention, prévoient d’examiner plus en détail les avantages de l’EnnA, les effets secondaires possibles, la toxicité et le dosage optimal dans leur tentative de commencer à l’utiliser pour aider les patients. 

Une inspiration marocaine

L’expert marocain a souligné que l’identification du composé EnnA s’est faite suite à sa participation à une réunion de la Société marocaine de pharmacologie il y a quelques années. Dr Ahmed Chadli avait à cette occasion rencontré le Dr Abdessamad Debbab, chimiste médicinal à l’Institut de biologie pharmaceutique et de biotechnologie de l’Université Heinrich-Heine Düsseldorf.  A noter que La plante marocaine en question fleurit en février. Elle attire les mouches, les piège pendant la nuit et les libère le lendemain enduits de pollen. Le cancer du sein triple négatif représente 10 à 20 % des cancers du sein. Ce fléau ne répond pas à l’hormonothérapie. Les scientifiques le considèrent comme le plus agressif et mortel cancer du sein.