Pollution de l’air : Enquête contre la RATP pour tromperie et mise en danger de la vie d’autrui
Par Houssema Ndinguiri |
L’association Respire a déposé une plainte en 2021 contre la RATP qui est accusé de mettre en danger la vie des usagers sur le niveau de pollution dans le métro.
L’enquête judiciaire a été ouverte en Février dernier, a appris France Info, mercredi 5 avril auprès du parquet de Paris. Cette enquête a été confiée à l’Office centrale de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique.
Une concentration de particules fines très inquiétante
L’association accusait alors la RATP de ne pas informer correctement les usagers du niveau de la pollution dans le métro. Avant de déposer plainte, l‘association avait entrepris des mesures dans plusieurs stations de métro et avait conclu que les concentrations de particules fines sont à un niveau « inquiétant ». La pollution du métro parisien est toujours préoccupante et les mesures de contrôle de la RATP insuffisantes. L’association Respire a mesuré la qualité de l’air pendant une journée dans dix stations différentes, en ciblant les particules fines et très fines qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons. L’étude démontre que le niveau de pollution aux particules très fines est « critique », avec parfois des pics qui dépassent de beaucoup les seuils d’alerte, presque dix fois au-dessus des seuils dans la station Alexandre Dumas, six fois à Trocadéro ou place d’Italie.
Une pollution plus forte dans le RER
Dans le RER, la pollution est plus forte encore. Les particules en suspension sont carbonées, ce qui signifie qu’elles viennent de combustion ou sont d’origine métallique. Le freinage est soupçonné d’en être le principal responsable. La situation ne s’est pas améliorée en deux ans, date de la précédente enquête. Selon l’association Respire, la RATP n’a pas fait les efforts nécessaires pour évaluer la qualité de l’air, ce que dément l’entreprise de transports. De plus, la pollution de l’air dans le métro cause la mort de nombreuses personnes. En effet, selon une étude chinoise réalisée dans la ville de Suzhou, peuplée de 10 millions d’habitants, on enregistre 375 morts par an résultant d’une situation aux conditions similaires à la ville de Paris.
De ce fait, l’association Respire tenait à dénoncer une « omerta » entretenue par la compagnie de transport sur le sujet disant qu’elle y voyait « un manque flagrant de transparence, voire une volonté de dissimulation ».
La RATP « dément formellement ces allégations »
Dans un communiqué, la RATP « dément formellement ces allégations. » Elle assure que les différentes études menées par l’entreprise « n’ont jamais mis en évidence de corrélation entre l’air des espaces souterrains et un impact sur la santé ». La régie autonome présentera prochainement aux organisations syndicales et instances représentatives les résultats d’une nouvelle étude.