Somnifères : solution miracles ou grand danger
La consommation régulière de somnifères est souvent accompagnée de risques significatifs qui surpassent généralement les bénéfices perçus. Destinés à être une solution ponctuelle, ces médicaments peuvent entraîner divers effets indésirables, une dépendance, une accoutumance et une efficacité limitée à court terme, ce qui les rend loin d’être une solution idéale.
Les troubles du sommeil, tels que l’insomnie, sont de plus en plus courants. Nombreux sont ceux qui, pour y remédier, se tournent vers les somnifères, qu’ils soient prescrits ou disponibles en vente libre. Cependant, les experts mettent en garde contre cette habitude, soulignant les dangers potentiels associés à l’utilisation régulière et prolongée de ces médicaments. Les somnifères contiennent des substances qui inhibent l’activité de l’acétylcholine, une molécule cérébrale impliquée dans la vigilance, l’apprentissage et la mémoire. Leur utilisation peut entraîner des effets secondaires tels que la constipation, la confusion mentale et d’autres problèmes, particulièrement préoccupants chez les personnes âgées.
L’un des principaux dangers des somnifères réside dans la « cascade » médicamenteuse. Lorsque des symptômes secondaires apparaissent sans que leur lien avec les somnifères soit identifié, d’autres médicaments peuvent être prescrits pour traiter ces nouveaux symptômes, créant ainsi un cycle problématique de surmédicalisation.
Des études suggèrent que l’usage prolongé des somnifères pourrait augmenter le risque de démence. Bien que cette association ne soit pas encore totalement confirmée, elle nécessite une attention particulière et des recherches supplémentaires.
Effets à Court Terme et Considérations Pratiques
Dr Hicham Berrada, spécialiste du sommeil, contacté par le journal marocain « L’Opinion » met en avant les effets secondaires à court terme des somnifères, tels que les maux de tête, les étourdissements, les nausées et les hallucinations. Il souligne que ces médicaments ne sont pas une solution viable à long terme pour l’insomnie ou les douleurs chroniques. Il préconise des alternatives comme la thérapie cognitivo-comportementale, l’établissement d’une routine de sommeil et la méditation, qui ont montré des résultats positifs sans les risques associés aux somnifères.
Les somnifères n’ont pas nécessairement d’effets néfastes sur le coeur. Ils sont parfois prescrits par les cardiologues après un incident cardiaque pour calmer les patients. Toutefois, leur impact sur le cerveau, en particulier sur la mémoire, la dépendance et l’accoutumance, est préoccupant.
Le spécialiste recommande ainsi une bonne hygiène de sommeil et de réserver les somnifères pour des cas indispensables. Ils sont appropriés pour les insomnies aiguës, telles que celles causées par un événement stressant comme un deuil ou un déménagement. Dans certaines situations d’insomnie chronique, ils peuvent également être utiles, notamment lorsqu’il est crucial d’être performant le lendemain. Les somnifères peuvent aussi aider en cas de souffrance psychique intense.
Risque d’Accumulation chez les Personnes Âgées
Les somnifères sont particulièrement dangereux pour les personnes âgées, qui les métabolisent plus lentement, augmentant ainsi le risque d’accumulation et de surdosage. Cela peut entraîner des chutes et des fractures dues à la confusion nocturne. Dr Berrada explique qu’il est préférable d’éviter de prendre des somnifères en regardant la télévision pour ne pas être trop somnolent au moment du coucher. Ils peuvent également causer des troubles de la mémorisation immédiate. Bien que la plupart ne nuisent pas à la vigilance diurne, il est déconseillé de reprendre un somnifère en milieu de nuit.