Ecrit par : Yasmine Ouchrif

A l’occasion du 8 Mars, la journée internationale des droits de la femme, ILCS (The Institute for Leadership and Communication Studies) a organisé une conférence sur le thème de l’entreprenariat digital, avec un focus sur l’expérience de la femme dans ce nouveau monde, proclamé Eldorado pour ses opportunités infinies et prometteuses.

Le mercredi 8 mars, nous nous sommes rassemblés, élèves et professeurs dans la salle de conférence, pour discuter du monde de l’entreprenariat, dans le milieu physique et digital, ainsi que des possibilités et obstacles auxquels font face les entrepreneuses et entrepreneurs. Le tout en mettant l’accent sur l’expérience féminine dans ce monde nouveau qui se veut inclusif et progressif.

  La conférence a débuté par une introduction des intervenants, durant laquelle ces derniers ont présenté leur parcours professionnel ainsi que leur expertise respective en matière d’entrepreneuriat. En premier lieu, Mme Rajae Bougaze, modératrice, a introduit Ahmed El Bzioui, banquier, chroniqueur et animateur télé, diplômé MBA. Par la suite, elle a présenté le professeur Salma Gherraby, docteur en mathématiques, développeuse web, consultante en stratégie et transformation digitale, CEO…et la liste est longue. 

Malgré l’intention de diriger la discussion vers l’aventure entrepreneurial féminine, les problématiques abordées ont viré vers l’entreprenariat en général : l’esprit entrepreneurial, la diversité des parcours et surtout l’importance du courage et de la prise de risque. Professeur Gherraby a expliqué qu’au final, les résistances auxquelles elle a dû faire face, surtout au début de sa carrière, étaient plus en rapport avec son âge et son manque d’expérience. D’après notre intervenante, la solution est d’avoir confiance en soi et en son projet et surtout de faire le premier pas. 

Cet aspect de bravoure lié  à la prise de décision s’apparente aussi à l’honnêteté dont doit faire preuve l’entrepreneuse(eur) dans l’évaluation de ses compétences et de ses aspirations. Le désir de changer de parcours, d’assumer notre manque d’expérience ou d’expertise, et le fait qu’on ait besoin d’aide requiert beaucoup d’affront.

La collaboration est également un aspect fondamental de l’entreprenariat. Pr. Gherraby s’est d’ailleurs étonnée du manque de communication et de collaboration entre nous, étudiants, qui nous croisons et nous côtoyons régulièrement, ce qui après considération m’a aussi frappée. On peut dire que la collaboration n’est pas une caractéristique de la Génération Z. On est plus individualistes, plus détachés, et nous gardons pour nous nos rêves et nos aspirations. Ce qui n’est pas forcément l’approche la plus productive ou fructueuse.

Une autre approche à la vie professionnelle qui mène de plus en plus à l’échec a été mentionnée, et c’est la route traditionnelle du cursus Bac, licence, potentiellement master et puis l’intégration du marché du travail privé ou publique. Chaque année, nous remarquons un nombre de plus en plus élevé  de lauréats qui essaient en vain d’intégrer un marché saturé,  qui ne crée pas assez d’emplois pour tout le monde.

Ce qui nous ramène à l’importance de l’esprit d’entreprenariat et à la prise de risque. Le monde de l’entreprenariat est peint comme un monde d’opportunité ou il suffit de trouver sa niche et de se lancer. La problématique qui en ressort fut notamment celle du financement. Mr Ahmed El Bzioui a répondu à cette inquiétude en affirmant que le financement n’était pas un problème, surtout depuis 2020 avec tous les changements qui ont bouleversé nos vies et ont changé nos priorités et la manière avec laquelle nous travaillons. 

Il continue en mettant en garde contre les gourous qui poussent les gens à tout laisser tomber sans rien prendre en compte, les success stories, qui finalement, sont beaucoup plus fictives qu’autre chose.

Au final, si on veut se lancer dans le monde de l’entreprenariat en tant que femme, les leçons les plus importantes à retenir ne dépendent pas réellement de la condition de la femme, mais dépendent plutôt de la dédication et de la bravoure, et de l’importance qu’il faut donner à l’aspect collaboratif de toute entreprise. Certes, tout cela est plus délicat lorsque nous sommes des femmes. Mais, il est nécessaire de s’affranchir de ces barrières psychologiques, pour pouvoir concrétiser ses rêves dans le monde réel.