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5G : Faut-il en avoir peur ?

De plus en plus d’inquiétudes planent au fur et à mesure du déploiement de la 5G. Une nouvelle technologie dont le débit est 10 fois plus élevé que celui de la 4G. Une révolution technologique qui néanmoins suscite approbation et défiance.

Tout avait bien commencé pour la 5G, en 2013 lorsqu’elle est présentée au grand public au cours du rendez-vous tech du Mobile World Congress elle est accueillie comme la promesse d’un progrès numérique révolutionnaire, pourtant plus son arrivée approche plus l’inquiétude se laisse entendre chez les citoyens jusqu’à même parfois la rejeter. Ces peurs sont-elles fondées ? Pour se faire son avis sur la 5G, pourquoi ne pas commencer par prendre un instant pour la comprendre ?

Qu’est ce que la 5G ?

La 5G est la cinquième génération des réseaux de télécommunications qui connectent nos appareils mobiles à Internet, tout comme la 4G, seulement la elle améliore cette connexion de deux manières. Dans un premier temps, elle offre un meilleur débit, soit dix fois supérieur à celui de la 4G avec un accès quasi-instantané aux contenus et la possibilité de faire circuler des milliards de données sans obturation. Ensuite elle offre une meilleure homogénéité de la couverture réseau en offrant moins d’inégalités de réception d’internet en fonction des endroits où l’on se trouve, que ce soit entre la ville et la campagne ou entre la rue et le métro… Un des exemples les plus donnés pour montrer la puissance de la 5G est de dire que l’on pourra télécharger un film en une seconde, bien que ce soit pratique il ne s’agit pas ici d’une révolution.En réalité c’est plutôt du coté des entreprises que des consommateurs, que la 5G peut faire la différence, en particulier dans le business des objets connectés car c’est là que les améliorations promises par la 5G sont révolutionnaires. La 1G avait permis de téléphoner avec un portable, la 2G d’envoyer des messages, la 3G de se connecter à Internet, la 4G de regarder des vidéos enfin la 5G quand à elle, est synonyme d’internet des objets. L’exemple le plus courant de l’utilité de la 5G est celui de la voiture autonome qui doit être parfaitement connectée afin d’éviter le moindre obstacle. La 5G est également très utile dans le domaine médical pour opérer à distance en temps réel ou encore celui de la sécurité.

Enjeux économiques

Sur le plan économique tout le monde n’a pas autant à y gagner, l’Asie et les États-Unis sont les régions les plus motrices pour faire avancer l’implémentation des réseaux télécoms nécessaires à la 5G. Cela dit, l’Afrique et le Maroc notamment se font attendre.
A l’international? au niveau des entreprises qui peuvent installer la 5G? il n’y a essentiellement que 3 acteurs, la société chinoise Huawei, la suédoise
Ericsson et la finlandaise Nokia. La Guerre est ainsi lancée entre la Chine et les États-Unis, l’administration Trump a accusé Huawei d’être le bras technologique du gouvernement chinois qui l’utiliserait pour surveiller les entreprises ou encore les puissances étrangères, ce qui a poussé plusieurs pays à la bannir de leurs futur équipementier 5G. Les américains eux agitent une peur rationnelle, celle du danger pour la cybersécurité, la peur de laisser quiconque infiltrer des réseaux de télécommunications aussi importants, un risque qui ne doit pas être délimité à Huawei, car l’architecture du réseau le rend particulièrement sensible. Elle n’est pas découpée en fonction des pays et donc des législations nationales, mais en fonction des besoins spécifiques aux secteurs d’activité, certains privilégiant le temps de réponse ou la bande passante, d’autres la fiabilité. La 5G propose donc de réunir sur une même plateforme plusieurs opérateurs de différentes nationalités, ces derniers représentent les derniers acteurs de ce système.

Le cas du Maroc


En ce qui concerne le Maroc, il fut l’un des marchés les plus dynamiques du secteur des télécoms aussi bien en Afrique que dans le Moyen Orient. Les trois opérateurs marocains, à savoir Inwi, Maroc Télécom et Orange, sont d’ores et déjà prédisposés à déployer cette nouvelle technologie. Ils sont, désormais, dans la course et se préparent activement à choisir le dispositif technologique qui leur convient. Ces derniers n’attendent plus que l’appel d’offre que l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) est en charge de lancer. En vue de faciliter la transition vers la 5G pour les opérateurs et leurs clients et d’éviter les pratiques de concurrence déloyale, l’ANRT a remodelé le dispositif juridique, notamment la loi n° 121-12, modifiant et complétant la loi n° 24-96 relative à la Poste et aux Télécommunications

Où en est la 4G en parallèle avec la 5G ?

En parallèle de la 5G, la 4G continue également de s’améliorer et c’est l’une des raisons pour lesquelles certains contestent avec pertinence la 5G, d’abord sur le point de vue écologique car le passage de la 5G n’est pas rassurant. Il suppose de création de nouveaux appareils compatibles ce qui augmentera notre consommation de données tout en altérant le bilan carbone qui, impacté, sera difficilement compensé par l’efficacité énergétique promise par la 5G. Enfin sur le point de la santé, la 5G ouvre le débat notamment sur l’impact des ondes émises qui peuvent être nocives en plus de celles déjà générées par les anciens réseaux. C’est d’ailleurs en s’appuyant sur cet argument que des associations Suisses par exemple viennent de retarder son implémentation et ce dans uns des pays pourtant pionniers jusqu’alors. L’histoire de la 5G est loin d’être anodine. D’abord technologique, elle est finalement devenue politique, ce qui démontre que nos décisions en matière de transformations numériques sont désormais des choix de société.