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Les deux journalistes de Reuters enfin amnistiés

Les deux journalistes Birmans, Wa Lone et Kyaw Soe Oo ont été libérés, mardi 7 mai de la prison de Rangoun, dans la capitale économique de la Brimanie, où ils ont passé plus de 500 jours de détention après avoir été condamnés pour « violation de secrets d’Etat ».

Grand apaisement. Les deux journalistes Wa Lone 32 ans et Kyaw Soe Oo 28 ans ont quitté la prison d’Insein, à Rangoun, ce mardi 7 mai, après 511 jours derrière les barreaux. En effet, les deux hommes ont bénéficié d’une amnistie de la part du président Birman, Win Myint. Ils ont été graciés au nom de « L’intérêt national sur le long terme » a déclaré le porte parole du gouvernement, Zaw Htay.

« violation de secrets d’Etat ».

Après neuf mois d’incarcération, ils avaient été condamnés à sept ans de prison pour « violation de secrets d’Etat ». Les deux journalistes ont été arrêtés alors qu’ils enquêtaient sur l’exécution sommaire de dix paysans rohingya par des soldats Birmans dans le village d’Inn Din, dans l’Etat de l’Arakan, situé sur la cote occidentale du pays. Les corps des victimes avaient été retrouvés après le carnage de masse perpétré par les forces de sécurité le 25 août 2017 contre des membres de la communauté musulmane de l’ouest de la Birmanie.

Les journalistes bernés par la police Birmane

Avant leur arrestation, les reporters de Reuters, dînaient avec des policiers qui leur avaient remis des documents secrets au sujet du massacre des Rohingya. Quelques instants plus tard, ils avaient été arrêtés, au sortir du restaurant, en possession de documents « Secrets ». L’objectif derrière le piège été d’empêcher les deux journalistes d’approfondir leur enquête. Cette amnistie intervient après un rapport alarmant de la commission d’enquête de L’ONU, rendu public le 27 août 2018, accusant les militaires d’être responsable d’un « génocide » contre les Rohingya. Le rapport  avait également recommandé que le chef d’état major de l’armée ainsi que cinq de ses adjoints soient déférés devant la cour pénale internationale pour leurs « crimes contre l’humanité »

« Il me tarde de revenir au bureau. Je suis journaliste et je vais continuer mon boulot. »

Malgré les mois endurés en prison, les deux journalistes tiennent à leur conviction et restent déterminés à poursuivre leur travail de reporters. Selon le journal le Monde, Wa Lone avait déclaré, durant une conférence de presse improvisée : « Il me tarde de revenir au bureau. Je suis journaliste et je vais continuer mon boulot. » Rappelons enfin que Les deux hommes ont réussi le mois dernier à obtenir le prix Pulitzer, un prix américain prestigieux récompensant les meilleurs journalistes. Ils ont été notamment récompensés pour leur travail courageux dans une Birmanie où la liberté de presse est encore réprimée.