Société

Reportage au centre Lalla Meriem

Quand une simple visite au centre Lalla Meriem qui relève de la
ligue marocaine pour la protection de l’enfance, change
complètement notre perspective sur
les enfants privés de famille au Maroc.


A vrai dire je ne m’attendais pas que le staff de travail soit tant
sérieux, assidu et chaleureux mais c’etait le cas.

La classe intégrée est le but de notre visite , elle regroupe une
dizaine d’enfants qui souffrent d’autisme, de trisomie 21 et de
retard mental, nous ne sommes pas habitués à entendre tant
de bruit dans une chambre fermée et c’est une première pour
nous d’être entourée d’un grand nombre d’enfants pareils .
Ni à voir de si près cette catégorie d’enfants abandonnés depuis
leur naissance ou après, en plus d’avoir des besoins tout à fait
spéciaux.


L’établissement 

Le portail du centre

En entrant au centre à travers la grande porte en fer grise, nous
arrivons à un grand couloir, à notre droite se trouve le bureau
des agents de sécurité, en avançant nous trouvons à notre
gauche un espace jeux d’enfant et à notre droite l’espace
réservé à 33 personnes en situation d’handicap dont la majorité

souffre d’un IMC « Infirmité Motrice Cérébrale » sans espoir de
guérison, ils sont dépendants à 100 %
Ces deniers nécessitent un soin quotidien : médicaments,
psychiatres, psychomotriciens, kinésithérapeutes … 
En face se trouve une voie qui conduit vers la deuxième cuisine
du centre dédiée à la pâtisserie.
En avançant un peu plus on voit le passage qui conduit vers les
bureaux du corps administratif où nous rencontrons Mr Zakaria
le responsable informatique, chargé des stagiaires et bénévoles
qui nous propose ensuite de nous faire une visite des lieux du
centre, tout au fond il y a une salle dédiée aux parents kafil où
un couple est déjà installé, ces derniers sont intéressés par la
procédure Kafala (d’adoption) soit des bébés, des enfants ou
des adolescents.
En arrivant à la fin du couloir, nous apercevons un réfectoire à
notre gauche, un grand espace où des tables et des chaises sont
dressées, c’est le bâtiment appelé Dar al Amal (Maison
D’espoir)
où au premier étage se trouvent les nouveaux nés de
0 à 1an, puis au deuxième étage les enfants de 1an jusqu’à
4ans.
En face de nous c’est Dar al Farah (Maison de joie) , constituée
de 6 maisonnettes où réside une moyenne de 36 enfants , 6
enfants dans chacune , âgés de 7 à 8ans qu’il faut assurer leur

scolarité soit au sein de l’établissement ou à l’extérieur et juste
à côté un terrain de Basketball et de Football.
A proximité du terrain, j’entend des bruits, c’est les enfants et
adolescents âgés de 8ans jusqu’à 18ans qui vivent au bâtiment
Dar al Bouchra (Maison de la bonne nouvelle), chacun d’eux en
binôme avec un autre dans une chambre.
Arrivés à destination : Dar al Nour (Maison de lumière) , Mr
Zakaria nous fait un signe avec sa main comme quoi le bâtiment qui se trouve
devant nous est celui où se trouve la classe intégrée, en
avançant nous voyons des escaliers qui mènent en haut, à
droite une chambre de kinésithérapie tandis que les autres
ateliers sont en cours de rénovation.
En montant dans les escaliers nous voyons des cadres de photos
d’enfants du centre qui décorent l’ensemble du mur.
Une fois arrivés là-haut, on sent une belle odeur d’enfants, on
remarque ensuite qu’il y a une salle d’informatique, à notre droite
l’ascenseur primordial pour les enfants handicapés qui
suivent leur cours sur les bancs de la classe intégrée.
Passant par un long couloir se trouve une porte qui mène vers
plusieurs ateliers consacrés aux activités de coloriage, cinéma,
chant et jardinage et aussi au soutien scolaire.
Et puis en dernier, arrivés à la classe intégrée qui est une
grande et longue salle baie vitrée de l’extérieur, où se trouve 4

fenêtres dans l’autre côté qui ont une vue sur l’extérieur, précisément
sur les chambres au service des personnes en situation
d’handicap.
La salle est éclairée, décorée, nous voyons des dessins et des
tableaux partout.
Les livres sont bien rangés dans les placards suspendus aux
murs, les jeux de réflexion et de psychomotricité, le matériel de
dessin et de coloriage aussi, chaque étage est consacré à un
type d’activité.
Devant la porte d’entrée de la salle il y a deux tables rondes, les
enfants jouent aux balles en couleurs qui se trouvent dans des
paniers à côté, sur l’autre côté des chaises et des petites tables
en U, au coin derrière nous il y a deux armoires et à côte une
chaine hifi de musique.
La vue est belle à l’extérieur, nous entendons même les chants
d’oiseaux.

L’éducatrice chargée de la classe intégrée 

Melle Latifa, l’éducatrice est une belle jeune femme qui doit
être dans la trentaine, grande de taille, d’une peau mate et des
yeux marron clairs.

Elle est toujours souriante et en écoute des autres, aimable,
très flexible et patiente.
Mais aussi une femme forte de caractère surtout avec un grand
sens de responsabilité qui fait son travail sérieusement et
parfaitement sans qu’elle ne soit suivie par quelqu’un. 
Les enfants

Une fille trisomique en atelier de coloriage

Ils sont tous âgés entre 5ans et 7ans, dont 7 garçons et qu’une
seule fille, ce qui nous mène à poser la question à madame
Latifa :

Pourquoi le nombre de garçons dépasse-il celui des
filles?

Elle nous affirme ensuite que le nombre des garçons qui
rentrent au centre dépasse celui des filles.
Anis un petit garçon trisomique de 5ans, petit de taille, mince,
avec des petites mains toutes blanches qui deviennent rouges
parfois à cause du froid et un tout petit nez et des yeux noires
qui brillent de joie.
Certes, il est atteint de trisomie 21 et d’hyper activité, suite à
cela il suit des séances de psychomotricité et de kinésithérapie.
Mais il est toujours souriant, un enfant intelligent, très curieux
qui tient à la vie en étant toujours à la recherche et la
découverte de nouvelles dimensions.

Fahd, un garçon autiste de 5ans qui met des lunettes bleues et
qui a tendance à être seul.
Il est timide mais très créatif, il aime beaucoup jouer aux lego
et à tout type de jeux de réflexion dont je me souviens toujours
de ses petites mains qu’il me tend pour lui donner le jeu qu’il
désire parce qu’il n’arrive pas à bien parler.
Suite à ses problèmes de prononciation, il suit des séances
d’orthophonie d’où il fait beaucoup de pas en avant par
rapport au début, confirme Melle Latifa.
Yacine, un enfant de 6ans de teint bronzé, est atteint d’un
retard mental.
Il a un caractère très spécial, il anime le cours avec son esprit
comique et spontané, ses attitudes et comportements
montrent qu’il est quelqu’un de très affectif et attentionné.
Rajaa, notre vedette de 6ans a un handicap physique depuis sa
naissance au niveau de ses pieds, elle se déplace à l’aide de sa
chaise roulante.
Elle est une fille très sympathique, aimable, sociable et bavarde
qui aime beaucoup parler et rigoler avec tous les membres du
corps administratif et éducateur et même avec les invités.
Passant à Amine, un garçon de 5ans, grand de taille avec de
très beaux cheveux marrons  et un très joli sourire qu’on voit
rarement, atteint d’autisme aussi mais un peu plus nerveux et

développé avec plus de crises que les autres et un caractère
plus dur aussi.
Avant de le rencontrer nous n’avons sûrement jamais vécu des
crises d’autisme avec quelqu’un et à travers lui nous apprenons comment
réagir dans ces cas et comment les contrôler même en cas de
situations les plus intenses. Sans oublier que nous apprenons comment gérer ces enfants soit en classe soit en parc de jeux même si nous nous
retrouvons tous seuls avec eux.
Et enfin celui qui nous a beaucoup marqué c’est le garçon
autiste de taille moyenne avec des cheveux châtains et aux
grands yeux marrons clairs bridés , qui a l’âge de 6ans et demi.
Oussama , un enfant très intelligent et brillant, qui arrive très
bien à se débrouiller tout seul, très indépendant au point qu’il
nous aide à accomplir nos tâches avec les autres enfants ,en
distribuant les goûters, les crayons de couleur , les feuilles de
dessins, les jeux et les jouets aussi .
Il était l’élément le plus active et notre préféré parce qu’on voit
en ses beaux yeux l’espoir en souhaitant que les autres soient
un jour comme lui et qu’ils assistent tous à des cours de gens
normaux sans aucune discrimination.
Pourquoi les adopteurs préfèrent-ils les filles aux garçons et les
enfants normaux aux handicapés ?

Selon Mr Mustapha Chagdali, docteur et professeur chercheur
en psychologie sociale : les adopteurs préfèrent les filles aux
garçons parce qu’ils se trouvent dans la majorité des cas dans
l’incapacité d’avoir des enfants et comme la fille est un signe de
maternité et de fertilité, pour eux c’est elle le garant de la
continuité de l’adopteur lui-même.
D’une autre part, il ajoute qu’ils choisissent un enfant (normal)
au lieu d’un autre souffrant d’un handicap, pour qu’il y ait une
sorte de compensation pour eux, parce qu’eux même sont dans
une situation d’handicap en n’ayant pas la possibilité de donner
naissance, ce qui explique leur choix dû à des raisons
psychologiques.
Et pour conclure Mr Chagdali confirme que c’est l’Etat qui est
sensé prendre en charge de cette catégorie d’enfants pas
seulement abandonnés mais aussi handicapés, parce que
l’adoption ne doit pas être seulement faite par des individus ou
par des parents ou familles.


 Autrement dit cette opération doit subir un processus social et institutionnel, si en admettant qu’il n’y a pas d’établissements qui s’occupent de ces enfants, nous ne pouvons pas demander à des personnes spécifiques ou à n’importe quelle fondation familiale de le faire.

A mon opinion, c’est une problématique qui doit connaitre une institutionnalisation pour réaliser une certaine garantie sociale au niveau de l’Etat »

Aya Bhilat

My name is Aya Bhilat, an Ilcs student majoring in journalism and communication for my Bachelor's degree. I'm an editor in the school magazine and also a web editor on Dialna.net. I started writing when I was 13 years old by writing short articles about documentaries and TV programs that I used to watch by that time, and sometimes just for fun through expressing myself and talking about the topics that concerned me in that period(sports, international matters, culture, music and environment) One day I decided to share one of my articles with my dad and my philosophy teacher that was amazed with my writing style and gave me golden advice by telling me that I certainly should be a journalist in the future. 2 years after I graduated from high school, I finally followed my teenage dream and the passion that I enjoy doing. And today, I'm very glad and grateful that I belong to our family team and to share my articles with a larger audience.